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    Fondation Jan Michalski, Montricher / Architecte : Mangeat Wahlen Architectes
    Planant juste au-dessus du sol, des structures de tailles différentes sont suspendues à cette pergola en béton blanc, elle-même soutenue par des piliers aux formes élancées.

    Ces modules servent à différents usages : les sept plus petits sont des lieux de retraite, mis à la disposition d’écrivains comme espaces de vie et de travail temporaires afin qu’ils puissent écrire sans être dérangés.

    Un grand hall entièrement vitré sert de lieu de rencontres. Le bâtiment principal, quant à lui, repose sur la terre ferme et abrite une bibliothèque richement dotée, un auditorium et un espace dédié aux expositions.

    Située au pied du Jura vaudois, la Maison de l’écriture constitue le centre de la Fondation Jan Michalski, créée en 2004 par la veuve de l’écrivain éponyme afin de poursuivre son engagement en faveur de la littérature.

    Photographie: Batt & Huber
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    « Maison pour contempler le coucher du soleil », Tarasp / Artiste : Not Vital
    Pour l’artiste Not Vital, né en Engadine, le chiffre 13 a une signification particulière : c’est un vendredi 13 à 13 heures 13 précises qu’il a ouvert une bouteille de champagne pour inaugurer sa « Maison pour contempler le coucher du soleil ».

    Il a fait ériger cet ouvrage en béton d’allure sculpturale en contrebas du château de Tarasp. Trois volées d’escalier permettent d’y accéder : une première de 13 marches, une deuxième de deux fois 13 marches et une troisième (on l’aura deviné) de trois fois 13 marches. Dans cette tour de 13 mètres de haut, les pièces mesurent toutes 3 × 3 × 3 mètres.

    Selon Not Vital, le concept de son œuvre lui serait venu en 13 minutes. En outre, tous les ingrédients proviennent d’un rayon de 13 kilomètres – le sable pour le béton ayant par exemple été puisé dans l’Inn. « Si cette maison était un mets, la recette en serait simple ». Nous voulons bien le croire.

    Photographie: Batt & Huber
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    Garage souterrain de l’EPF, Zurich / Artiste : Harald Naegeli
    Autrefois proscrit, aujourd’hui encensé, au moins par l’establishment culturel (peut-être moins par les propriétaires immobiliers qu’il a honorés de sa visite) : en 2020, l’exécutif de la ville de Zurich a rendu hommage à Harald Naegeli, mieux connu sous le nom de « sprayeur de Zurich », en le qualifiant d’artiste exceptionnel, en lui décernant le prix artistique de la ville de Zurich et en décidant d’inclure dans l’inventaire artistique de la ville toutes les créations encore existantes dont cet octogénaire a parsemé les parkings communaux.

    La commission de « l’art dans la construction » de l’EPF de Zurich s’est montrée du même avis que la municipalité : parmi les centaines de graffitis réalisés discrètement par H. Naegeli dans les années 70, le plus grand ensemble de ses créations suisses se trouve en effet dans le garage souterrain de l’école polytechnique.

    Le poisson cracheur à pattes d’araignées sera donc conservé, de même qu’environ trois douzaines d’autres créations spontanées. Toutes figurent désormais à l’inventaire artistique de l’EPF. Elles sont placées sous la protection des monuments historiques et ont déjà été restaurées à grand frais.

    Photographie: Batt & Huber
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    Halle de la galerie Bischofberger, Männedorf / Architectes : Baier Bischofberger
    L’illustration présente, en partie, deux des dix bâtiments situés sur le site d’une ancienne usine à Männedorf.

    Ils appartiennent au marchand d’art et collectionneur Bruno Bischofberger, qui a fermé en 2013 sa galerie zurichoise pour la déplacer sur la « Goldküste » avec tout ce qu’il avait pu accumuler au fil des ans.

    On y trouve notamment les plus belles œuvres de tous les artistes qu’il représente – des chefs de files du pop art aux néo-expressionnistes –, la plus grande collection privée au monde de meubles de tous les grands designers modernes et contemporains, une vaste collection de photographies et des collections d’art populaire alpin ainsi que d’art préhistorique en pierre.

    Photographie: Batt & Huber
Editorial
 
Production et ventes
 
Climat et énergie
 
Interview
 
Zones d’extraction et ma­tières premières
 
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Editorial

Gerhard Pfister – Président, Conseiller national
Stefan Vannoni – Directeur

À nos estimées lectrices et estimés lecteurs

2020 est une année qui marquera l’histoire et dont nous ignorons encore les conséquences à long terme. Mais elle nous a certainement tous malmenés et a mis en lumière quelques points fondamentaux. En particulier le fait que la sécurité de l’approvisionnement n’est pas un acquis de droit divin. On s’est soudain rendu compte que les chaînes logistiques étaient fragiles, et les ressources locales précieuses. Ainsi en est-il des matières premières minérales, dont la Suisse dispose en suffisance sur le plan géologique. L’accès à ces matières premières est cependant difficile pour des raisons politiques. Dans un rapport paru en 2020, le Conseil fédéral a pris acte de cette situation et des perspectives d’approvisionnement concernant les matières premières nécessaires à l’industrie du ciment. Nous nous réjouissons de l’apport essentiel de ce document, qui met en garde contre l’apparition de difficultés d’approvisionnement dès 2024 si les extensions planifiées des zones d’extraction ne sont pas possibles.

Notre industrie a simultanément démontré qu’elle faisait face à ses responsabilités, même en temps de crise. En tant que partenaire de l’industrie de la gestion des déchets, elle a grandement contribué à éliminer les boues des stations d’épuration des eaux usées et à valoriser de manière efficace et écologique les solvants difficiles à éliminer ainsi que d’autres fractions de déchets. De plus, l’industrie suisse du ciment a fourni au secteur de la construction du ciment de haute qualité (produit avec une empreinte carbone réduite) en quantité suffisante. La crise du COVID n’a généré aucune difficulté d’approvisionnement en matière de ciment dans notre pays. Et même en ces temps difficiles, cette industrie n’est pas restée inactive en ce qui concerne sa contribution à la réalisation de l’objectif « zéro émission nette » en matière de politique climatique : depuis 1990, elle a réduit de 30 % ses émissions de CO2 par tonne de ciment. L’industrie du ciment va poursuivre activement ses efforts dans ce sens et présentera sa feuille de route en 2021 : d’ici 2050, le ciment suisse devrait être neutre pour le climat, voire servir de puits de carbone si les conditions-cadres le permettent. Pour ce faire, il faudra disposer de suffisamment de biocombustibles, améliorer l’accès aux combustibles de substitution et bénéficier de la collaboration de tous les acteurs concernés par le captage, l’utilisation et le stockage du dioxyde de carbone. Comme vous pouvez le constater, l’industrie suisse du ciment peut non seulement se targuer de succès remarquables, mais elle dispose aussi d’un plan pour le futur.

Lindt Home of Chocolate, Kilchberg | Architectes: Christ & Gantenbein — Photographie: Batt & Huber

Ventes et production

Stabilité des ventes de ciment en dépit du Coronavirus

Durant toute l’année 2020, l’industrie suisse du ciment a pu assurer un approvisionnement en ciment indigène régulier (-1,5 % par rapport à l’exercice précédent). D’éventuelles difficultés d’approvisionnement liées à la crise du COVID ont ainsi été évitées et les chantiers ont pu être suffisamment approvisionnés par du ciment suisse. En fin d’année, les ventes de ciment de l’industrie suisse s’élevaient à 4 151 137 tonnes.

Dans notre pays, la part des ciments caractérisés par une teneur en clinker plus faible que le ciment Portland pur – et donc par une empreinte carbone réduite – ne cesse de croître, et atteint actuellement 93,9 %. Outre l’utilisation de combustibles de substitution, il s’agit depuis 1990 du facteur de réduction des émissions de gaz à effet de serre le plus important.

La demande en ciment reste élevée malgré une situation économique difficile. En Suisse, le besoin annuel se monte à environ 4,7 millions de tonnes. Les importations ont légèrement augmenté en 2020. Elles ont en effet atteint 14,6 % de la consommation indigène, alors que la demande peut être facilement satisfaite par la production nationale et que le transport de ce matériau lourd est associé à de fortes émissions de CO2. Il est important que l’environnement concurrentiel des cimenteries ne se péjore pas par rapport à l’étranger. À cet égard, l’accès aux matières premières et aux combustibles de substitution ainsi qu’une sécurité d’investissement suffisamment élevée sont des éléments essentiels.

Dans un rapport publié fin 2020, le Conseil fédéral a pris acte de la situation et des perspectives concernant l’approvisionnement en matières premières nécessaires à la fabrication du ciment. Ce rapport relève que l’approvisionnement en ciment indigène serait compromis au cas où les extensions des zones d’extraction ne pourraient pas être réalisées. Pour parvenir à un résultat, il est indispensable de se livrer à une pesée des intérêts équitable entre les diverses tendances d’aménagement du territoire, soit entre la protection statique et l’exploitation des matières premières minérales. Un premier pas important a été franchi avec ce rapport, qui rend l’approvisionnement national en matières premières minérales transparent.

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    La demande en ciments Portland purs (CEM I) a chuté à 6,1 %. Désormais les ciments à faible teneur en clinker, et donc à faibles taux d’émissions, sont devenus la norme.
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    Le ciment provenant des usines suisses est toujours disponible en quantité suffisante, avec la qualité désirée, au bon moment et à l’endroit voulu. En 2020, les ventes de béton prêt à l’emploi aux centrales et aux entreprises de construction (centrales de chantier) se sont élevées à 93,2 %, alors que seuls 4,8 % ont été livrés aux fabricants de produits en béton.
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    Les importations de ciment ont légèrement augmenté. En 2020, environ 14,6 % du ciment utilisé en Suisse a été importé.
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    Dans toute la mesure du possible, le ciment est transporté par le rail dans des wagons-silos spéciaux : en Suisse, 38 % des livraisons s’effectuent par le rail. Au sein de l’UE, seuls 7 % des livraisons sont effectuées par le rail et 10 % par bateau.
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    En Suisse, la part du ciment en sacs n’atteint que 3 % contre 11 % dans l’UE.
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Climat et énergie

Une industrie dotée d’un plan pour le futur

L’industrie du ciment s’est engagée à respecter les objectifs de la conférence de Paris sur la protection du climat et à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Depuis 1990, les producteurs suisses de ciment ont réduit leurs émissions de CO2 d’environ 30 % par tonne de ciment produit. Ce résultat a pu être atteint d’une part par l’utilisation de combustibles de substitution. Les pays germanophones sont en avance quant à l’utilisation de ces combustibles. En Suisse aussi, 68,1 % de l’énergie requise en 2020 a été produite grâce à des combustibles de substitution. Toutefois, dans notre pays, l’accès à ces combustibles est semé d’embûches.

D’autre part, la teneur en clinker du ciment a pu être fortement réduite. Le clinker est le principal constituant du ciment, celui qui – en présence d’eau – déclenche la réaction de liaison permettant de produire le béton. La production du clinker exige une consommation intensive d’énergie. Aux émissions de CO2 relâchées dans l’atmosphère par les combustibles utilisés s’ajoutent les émissions de procédé, soit la libération du carbone contenu dans le calcaire. Ces émissions de procédé constituent environ deux tiers des émissions de CO2 par tonne de ciment produit.

Alors que, par le passé, le ciment Portland classique à haute teneur en clinker dominait le marché, on utilise aujourd’hui dans notre pays presque exclusivement des ciments à teneur réduite en clinker. Si l’on revenait actuellement aux ciments avec la teneur en clinker d’antan, il faudrait produire en Suisse un million de tonnes de clinker supplémentaires, soit environ un tiers de plus.

L’industrie du ciment prévoit de poursuivre sur cette voie jusqu’en 2050 avec le même succès. L’utilisation des combustibles de substitution va continuer à progresser alors que le taux de clinker des ciments continuera lui aussi à être réduit. À cet égard, il est capital que dans le futur, l’industrie cimentière ait également accès aux combustibles issus de la biomasse. Les émissions de procédé restantes ne pourront toutefois pas être réduites au-delà d’une certaine limite car elles sont directement liées à la production du clinker. Pour atteindre la neutralité carbone en matière de politique climatique, il est indispensable que l’industrie cimentière puisse recourir à l’utilisation d’émissions négatives, par exemple à l’aide du Carbon Capture and Use (CCU) ou du Carbon Capture and Storage (CCS). Le CCU – en d’autres termes le captage et l’utilisation du dioxyde de carbone – désigne le processus par lequel le CO2 est capté directement au niveau des cheminées industrielles en vue d’une utilisation industrielle ultérieure. Quant au CCS, soit le captage et le stockage du dioxyde de carbone, il désigne le captage du CO2 avec stockage permanent. À cet égard, les gisements de gaz et de pétrole épuisés constituent d’excellents sites géologiques de séquestration du CO2.

Les émissions captées directement au niveau des cheminées industrielles sont en partie d’origine minérale, donc géogène. Un stockage durable de ces émissions est ainsi considéré comme neutre sur le plan climatique. Mais si le CO2 capté est d’origine biologique (boues d’épuration ou bois usagé) et qu’il est ensuite également stocké de manière durable, ce type d’émission sera considéré comme négatif. La production de ciment pourrait ainsi servir de puits de carbone et permettre, d’ici à 2050, d’économiser globalement jusqu’à 150 kg de CO2 par tonne de ciment. À condition bien sûr de pouvoir disposer de combustibles de substitution biogènes et de disposer de technologies propres aux émissions négatives. Le succès de ce processus sollicitera à parts égales la politique, l’économie et la société.

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    Avec son taux de substitution élevé de 69,1 %, l’industrie suisse du ciment peut réduire efficacement les émissions et, de plus, constitue un élément important de l’économie circulaire.
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    Par rapport à 2019, la consommation totale d’énergie par l’industrie suisse du ciment a régressé de 13,083 à 12,823 pétajoules.
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    L’utilisation de carburants alternatifs a encore progressé en 2020 pour atteindre un total de 357'113 tonnes.
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    En 2020, 69,1 % de l’énergie nécessaire a pu être obtenue à partir de combustibles de substitution. L’industrie du ciment peut ainsi fournir d’importantes prestations en matière d’élimination et de valorisation des déchets.
  • 6/10
    La révision de l’ordonnance sur la protection de l’air (OPair) prévoit pour les émissions de NOX une valeur limite de 500 mg/m3. Par l’accord sectoriel sur les NOX, cemsuisse s’est engagée à une réduction volontaire à 400 mg/m3 (en 2020 : 365 mg/m3) pour l’ensemble de la branche cimentière suisse et s’efforcera à l’avenir de continuer sur la voie des réductions.
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    Globalement, les émissions de CO2 par tonne de ciment ont déjà été réduites de 27 % depuis 1990.
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    L’ensemble des émissions de CO2 a pu être réduite de 38 % depuis 1990.
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    L’industrie suisse du ciment a été l’une des rares industries à atteindre et même à dépasser les objectifs de réduction fixés par la Suisse pour 2020.
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    Les émissions résultant de l’utilisation de combustibles fossiles primaires ont pu être fortement réduites en Suisse, soit d’environ 69,6 % depuis 1990.

Interview de Gerhard Pfister

 

Monsieur Pfister, quelles étaient vos relations avec l’industrie du ciment avant que l’on vous demande de devenir président de son Association?

J’étais bien sûr parfaitement conscient de l’importance de cette industrie. Sans ciment, l’économie d’un pays développé est inconcevable. En outre, cette industrie joue un rôle très important dans le domaine du climat. Mais au niveau politique également, j’avais déjà de bons contacts avec l’ancien directeur Georges Spicher, à ce poste pendant de nombreuses années, et avec le directeur actuel, Stefan Vannoni. Cet engagement ne tombe donc pas du ciel.

Qu’est-ce qui vous a particulièrement attiré dans ce mandat?

L’industrie du ciment appartient sans conteste aux grands émetteurs de gaz à effet de serre, mais elle est néanmoins indispensable à notre pays. C’est dans ce contexte tendu que se jouent les questions véritablement importantes en matière de politique environnementale. Si la Suisse vise la neutralité carbone, cela ne pourra guère se réaliser sans l’engagement des acteurs de cette branche. N’oublions pas que le ciment restera indispensable à l’avenir. Je suis convaincu qu’un engagement politique à l’interface de la durabilité et de la prospérité en vaut la peine. C’est pourquoi je me suis volontiers mis à disposition pour la présidence de cemsuisse.

Qu’attendez-vous de cette industrie à l’avenir?

Lors des trente dernières années, l’industrie du ciment a déjà montré ce dont elle était capable. Sans les efforts qu’elle a consentis, la Suisse n’aurait pas pu atteindre les objectifs du protocole de Kyoto. Je suis convaincu que l’on peut poursuivre sur la voie de ces succès. Mais il faut maintenir la barre à un niveau élevé et rester novateurs et engagés. Je ne doute pas un instant que l’industrie cimentière continuera à optimiser ses produits, qu’elle restera consciente de ses responsabilités et qu’elle suivra sa feuille de route pour atteindre la neutralité carbone en 2050.

Vous êtes entré en fonction en pleine situation exceptionnelle due au coronavirus. Avez-vous été particulièrement sollicité en tant que président de l’Association?

Durant cette période, j’ai dû m’engager de manière très active en tant que parlementaire et président de parti. Il s’agissait avant tout de gérer cette crise, de protéger non seulement la population mais aussi l’économie nationale. Pour l’industrie du ciment et l’ensemble des branches de la construction, il était capital que les chantiers restent en activité. Comme vous le savez, ce fut le cas et, avec le recul, on peut penser que ce fut la bonne décision. Dans le même temps, l’industrie du ciment a démontré qu’elle continuait à jouer un rôle important en tant que partenaire de l’industrie de la gestion des déchets, même en période de crise.

Comment voyez-vous l’avenir de l’industrie cimentière?

À l’avenir, le ciment continuera à constituer l’assise solide d’une société développée. Si la Suisse veut atteindre ses objectifs en matière de durabilité, il est à peine concevable de voir régresser le besoin en ciment, qui se justifie par la densification croissante et la poursuite de l’édification des infrastructures. Ceci à condition bien sûr que l’industrie cimentière atteigne les objectifs qu’elle s’est fixés, soit la neutralité carbone en 2050.

Où situez-vous les points critiques dans la poursuite de ces objectifs?

En plus d’un immense engagement de l’industrie du ciment et du secteur de la construction, la politique aura un rôle à jouer. En tant que président de cemsuisse, je me considère avant tout comme un médiateur entre la politique et l’économie. Il est important que les préoccupations, les enjeux, mais aussi les problèmes de l’industrie et de la politique soient discutés avec objectivité et dans le calme. C’est la seule manière de permettre aux décideurs politiques d’évaluer les répercussions et de prendre les décisions les plus bénéfiques globalement pour la société et l’économie nationale.

DYB Swatch Groupe, Corcelles-Cormondrèche | Architecture: Atelier Oï — Photographie: Batt & Huber

Zones d’extraction et matières premières

Une Suisse riche en matières premières

Contrairement à une opinion courante, la Suisse est riche en matières premières : sur le plan géologique, elle dispose en abondance de matières premières minérales telles que le calcaire et la marne. Elle pourrait facilement couvrir ses propres besoins en ciment, qui devraient rester stables, voire augmenter.

Cette demande stable voire légèrement croissante du besoin en ciment est prévue dans un rapport officiel publié en 2020 et dont le Conseil fédéral a pris acte fin décembre. Ceci n’est guère surprenant, car le ciment est un matériau indispensable dans le cadre d’une économie développée. Les ouvrages d’infrastructure, qu’ils soient destinés à l’approvisionnement en eau, gaz ou électricité, ou encore aux transports, ne pourraient être ni édifiés ni entretenus sans ciment.

La Suisse n’a heureusement pas besoin d’importer ce matériau de construction sur de longues distances. Néanmoins, l’approvisionnement en matières premières indigènes n’est pas garanti pour les années à venir. Le rapport montre que cet auto-approvisionnement chutera très nettement dans quelques années seulement. Ce fait est dû à la difficulté extrême, pour des raisons politiques, d’étendre les zones d’extraction actuelles.

On accorde souvent une grande importance à la protection du paysage, alors que l’extraction des matières premières est beaucoup moins prise en compte, ce qui est quelque peu contradictoire car on a besoin de ciment pour la densification des zones à bâtir, laquelle sert à protéger le paysage. De plus, l’industrie du ciment est tout particulièrement consciente de sa responsabilité en matière de protection du paysage lorsqu’elle exploite des gisements naturels. Ces interventions sont ainsi toujours pratiquées en ménageant la nature autant que possible, et il n’est pas rare que la renaturation des zones d’exploitation conduise à une biodiversité plus riche qu’elle ne l’était avant l’exploitation.

Il est donc primordial de mobiliser la coopération de toutes les forces constructives lorsqu’il s’agit d’extraction de matières premières destinées à l’industrie du ciment. Avec du discernement et une politique axée sur les questions de fond, rien n’oppose la protection de la nature et l’extraction durable des matières premières.

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Recherche

Engagement de cemsuisse en faveur de la recherche en 2020

Dans le cadre de l’engagement de cemsuisse en faveur de la recherche, plusieurs projets du domaine de l’ingénierie ont été mis en œuvre avec des résultats intéressants en 2020.

Le projet « Conception du béton renforcé de fibres textiles » portait sur l’armature du béton par des fibres textiles. Cette étude a démontré que les émissions de CO2 n’étaient pas les seules à impacter la durabilité. Certes, comme les fibres textiles ne se corrodent pas, elles nécessitent un enrobage inférieur à celui de l’acier, tout en bénéficiant d’un meilleur bilan écologique. Toutefois, la stabilité d’un ouvrage édifié selon cette technique reste un défi pour les ingénieurs. Ce projet a été à la base de plusieurs publications scientifiques en 2020.

Le projet « Garantie de la durabilité des constructions en béton armé soumises à la carbonatation », financé par cemsuisse, s’est achevé en 2020. Grâce à des méthodes innovantes, la carbonatation du béton armé a pu être détectée à l’aide de méthodes non destructives. Il est apparu que la vitesse de carbonatation dépend essentiellement de l’humidité.

Le projet « Degré de carbonatation et absorption du CO2 par le granulat de béton » est consacré à l’absorption effective de CO2 par des bétons anciens pendant les phases de démolition et de recyclage dans des conditions usuelles de stockage.

Un autre projet de recherche concernait le recyclage du phosphore contenu dans les boues d’épuration, dont la valorisation thermique et matérielle est aujourd’hui assurée par l’industrie du ciment. Il a été démontré qu’à partir des boues d’épuration, le procédé de carbonisation hydrothermale (HTC) permettait d’obtenir un charbon de recyclage doté d’une bonne valeur calorifique. Mais l’enjeu de ce procédé reste la récupération du phosphore à partir de l’eau utilisée lors du processus. Cet aspect de la recherche sera approfondi au cours de l’année 2021.

Le lien Internet ci-dessous permet d’accéder à une vue d’ensemble des projets de recherche actuellement en cours.

www.cemsuisse.ch/fr/forschung-und-entwicklung/

  • Projet de recherche EPF de Lausanne / 95 000 CHF

     

    «Conception du béton renforcé de fibres textiles»

    Dr. Miguel Fernandez Ruiz
    Prof. Dr. Aurelio Muttoni

     

    Ce projet traite de l’armature du béton par des fibres textiles.

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  • Projet de recherche EPF de Zurich / 110 000 CHF

     

    «Garantie de la durabilité des constructions en béton armé soumises à la carbonatation»

    Prof. Dr. Ueli Angst

     

    Grâce à des méthodes innovantes, la carbonatation du béton armé a pu être détectée à l’aide de méthodes non destructives.

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Betonsuisse

Betonsuisse – une plate-forme d’information

En raison de la pandémie de COVID-19, Betonsuisse a dû aussi se conformer aux sévères mesures de protection mises en place et annuler des événements planifiés en 2020, comme le 14e forum suisse du béton, par exemple. Durant cette période, l’idée qu’il fallait renforcer la présence du béton sur Internet s’est progressivement imposée. De plus, les matériaux de construction sont de plus en plus souvent au cœur des débats en lien avec la protection du climat. Un nouveau microsite Web regroupera donc les thèmes de la durabilité et du béton et présentera en ligne, sous forme compacte, tout ce que les architectes et les maîtres d’œuvre devraient savoir lors du choix des matériaux. Le béton joue un rôle primordial en tant que matériau durable, naturel et polyvalent dans un environnement où il fait bon vivre. Sur le plan de l’esthétique, on ne trouve guère d’autre matériau qui offre une gamme aussi étendue de possibilités répondant aux plus hautes exigences. La présence numérique « www.beton2030.ch » aidera à bâtir des ponts et à créer une plate-forme interactive.

Grand événement pour les lauréats du prix d’architecture béton

Depuis son lancement en 1977, ce prix s’est bien implanté dans le monde architectural suisse. En 2021, un jury constitué d’experts des domaines de l’architecture et du génie civil jugera à nouveau les projets qui lui ont été soumis, au nombre de 180 environ. L’accent reste immuablement porté sur une utilisation originale du béton et sur la recherche des meilleures réalisations qu’il a permises. Une cérémonie solennelle de remise des prix aura lieu le 24 août 2021 à l’EPF de Zurich. Elle sera accompagnée par l’inauguration de l’exposition des projets. À noter sans faute dans vos agendas!

Construire en béton 2020/21 : une édition retravaillée

Depuis 1986, ce magazine d’architecture met en valeur la beauté du béton et sa polyvalence. L’édition actuelle a bénéficié d’un lifting tout en douceur et présente six ouvrages fort différents, tous réalisés en Suisse très récemment. Trois de ces objets sont des transformations, ce qui sans être une intention n’était pas un hasard non plus. Gérer le parc immobilier dans le sens de la durabilité et de la densification est l’une des tâches capitales de notre époque. Le béton s’y prête à merveille, en tant que matériau durable et très souple d’utilisation. Une habitation historique de Prosito, où le béton nouvellement coulé s’allie aux vieux murs de moellons pour former un ensemble nouveau, en fournit un exemple, alors que la grande structure existante du bâtiment scolaire Bäumlihof à Bâle s’est vu insuffler une vie nouvelle et que, dans le parc Attisholz en bordure de l’Aar, une station d’épuration désaffectée suscite de façon surprenante poésie et beauté.

La cimenterie de Siggenthal fait l’objet d’un essai fort expressif sur le processus de fabrication du ciment, mis en lumière de façon originale et non conventionnelle.

Laissez-vous inspirer par des architectures qui ne pourraient presque pas être plus différentes les unes des autres, et commandez sans frais cette publication à l’adresse

https://betonsuisse.ch/fr/Publications/CONSTRUIRE-EN-B-TON/

 

Une formule magique : l’économie circulaire

Lors de la table ronde organisée par Betonsuisse et la SIA dans le cadre de Swissbau Focus 2020, des experts ont débattu sur la manière dont la devise « recycler au lieu d’éliminer », qui caractérise l’énergie circulaire, pouvait être appliquée au secteur de la construction dans une plus large mesure que par le passé, l’objectif étant de ménager les ressources naturelles afin d’en conserver la disponibilité pour le futur. Cet événement a attiré près de 320 personnes, venues écouter les propos de professionnels actifs dans la branche suisse de la construction. « Nous accomplissons déjà de grands progrès dans le domaine du recyclage », a souligné Nick Traber, alors PDG de Holcim (Suisse) SA. Le fait est que le béton se prête fort bien au recyclage, et qu’il soutient aisément la comparaison avec d’autres matériaux de construction. Notamment depuis que son utilisation est régie par des normes, le béton de recyclage progresse : sur les quelque 6,6 millions de tonnes de béton démoli, 85 % ont été recyclés.

Lien vers la vidéo de cette table ronde présidée par Tobias Müller, présentateur de l’émission « Einstein » à la SRF:

https://youtu.be/OnVJXLHG2I4
* Betonsuisse est l’organisme commun chargé des activités de marketing des associations professionnelles actives dans l’industrie du béton : l’Association suisse de l’industrie du ciment, l’Association Suisse de l’industrie des Graviers et du Béton, l’Association suisse des fabricants d’adjuvants pour béton ainsi que l’Association pour les produits suisses en béton.

Wellenhalle und Noppenhalle Galerie Bischofberger, Männedorf | Architectes: Baier Bischofberger — Photographie: Batt & Huber

Nous nous présentons

Sites de production

Membres

Holcim (Schweiz) AG
Hagenholzstrasse 83
8050 Zürich
T 058 850 68 68; F 058 850 68 69
info-ch@lafargeholcim.com
www.holcim.ch

Jura-Cement-Fabriken AG
Talstrasse 13, 5103 Wildegg
T 062 887 76 66; F 062 887 76 67
info@juracement.ch
www.juracement.ch

Juracime SA
2087 Cornaux
T 032 758 02 02; F 032 758 02 82
info@juracime.ch
www.juracime.ch

Ciments Vigier SA
Zone industrielle Rondchâtel
2603 Péry
T 032 485 03 00, F 032 485 03 32
info@vigier-ciment.ch
www.vigier-ciment.ch

Kalkfabrik Netstal AG
Oberlanggüetli, 8754 Netstal
T 055 646 91 11, F 055 646 92 66
info@kfn.ch
www.kfn.ch

Comité

Président
Gerhard Pfister
Conseiller national,
Oberägeri (ZG)

Vice-président
Simon Kronenberg
CEO Holcim (Suisse) AG, Zurich

Membres du comité
Olivier Barbery
Directeur de Ciments Vigier SA, Péry

Remo Bernasconi
Membre du comité de direction
de Holcim (Schweiz) AG, Zurich

Piero Corpina
Délégué du Conseil d’administration
de Vigier Holding SA,
Luterbach

Patrick Stapfer
Managing Director
Jura Management AG, Aarau

Markus Rentsch
Cement Performance Director
Jura Management AG, Aarau

Vérificateurs des comptes
Cedric Nater
Jean-Daniel Pitteloud

Groupes d’experts

Processus, environnement, technique
Markus Rentsch (Présidence)
Olivier Barbery
Remo Bernasconi
Marcel Bieri
Matthias Bürki
Thomas Richner
Martin Tschan
Stefan Vannoni

Ciment et technique du béton
Simon Kronenberg (Présidence)
Dr. Peter Lunk
Emanuel Meyer
Cyrill Spirig
Martin Tschan
Stefan Vannoni
Clemens Wögerbauer

Secrétariat

cemsuisse
Association suisse de l’industrie du ciment
Marktgasse 53, 3011 Bern
T 031 327 97 97, F 031 327 97 70
info@cemsuisse.ch
www.cemsuisse.ch

Stefan Vannoni
Directeur

David Plüss
Responsable de la communication et des affaires publiques

Martin Tschan
Responsable environnement, technique, science

Olivia Zbinden
Responsable RP Betonsuisse
Marketing AG

Joëlle Helfer
Secrétariat

Anja Weissbaum
Secrétariat

Union patronale suisse des producteurs de liants
Marktgasse 53, 3011 Berne
T 031 327 97 97, F 031 327 97 70
info@cemsuisse.ch
www.cemsuisse.ch

Stefan Vannoni
Directeur

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Chiffres-clés
Rapport annuel actuel, édition imprimée
Archive des rapports annuels
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